Publié le 12 février 2025 par Julie Seguin

Observatoire Skema de la féminisation des entreprises

La féminisation des entreprises du CAC40 : Bilan 2024 de l’Observatoire Skema L’édition 2024 de l’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises dresse un état des lieux préoccupant mais en progression de la place des femmes dans les instances de gouvernance du CAC40. Malgré des avancées, la parité reste encore un objectif lointain. Un plafond de verre qui persiste Au 1er janvier 2023, les femmes n’occupent que 6,25 % des postes de direction (PDG, président, DG), avec 0 femme PDG et seulement 2 présidentes du conseil d’administration et 3 directrices générales. Ce chiffre est en légère progression par rapport à 2022 (3,75 %) et 2021 (2,5 %), mais l'accès aux postes les plus élevés reste un défi. Les comités exécutifs (Comex) comptent 25,75 % de femmes, contre 37,09 % dans la population des cadres, révélant un plafond de verre de 11,34 points. En 2008, ce plafond atteignait 21,82 points, preuve d’une amélioration lente mais continue grâce aux quotas instaurés par la loi Copé-Zimmermann (2011) et la loi Rixain (2021). Des disparités entre les entreprises Certaines entreprises se démarquent positivement : Orange et Vivendi atteignent la parité avec 50 % de femmes au Comex. Schneider Electric, Crédit Agricole et Engie dépassent les 40 % de femmes. À l’inverse, Bouygues, EssilorLuxottica et Stellantis n’ont aucune femme dans leur Comex, illustrant des résistances persistantes à la mixité. Le rapport distingue aussi des entreprises où le plafond de verre est particulièrement épais, comme LVMH (12,5 % de femmes au Comex pour 65 % de femmes cadres) et des organisations plus égalitaires comme Renault (25 % de femmes au Comex, presque égal au taux de femmes cadres). Corrélation entre féminisation et performance L’étude révèle des liens intéressants entre diversité de genre et performance : Rentabilité opérationnelle : pas directement corrélée à la féminisation des Comex, mais positivement influencée par la présence de femmes dans l’encadrement (+0,42) et dans l’ensemble des effectifs (+0,51). Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) : la féminisation des effectifs est un facteur clé, avec un coefficient de corrélation de 0,50. Responsabilité environnementale : la présence de femmes dans l’encadrement (+0,57) et les effectifs (+0,64) améliore les performances environnementales des entreprises. Vers un changement durable ? L’impact des lois est indéniable. La loi Copé-Zimmermann a permis d’atteindre près de 45 % de femmes dans les conseils d’administration du CAC40. La loi Rixain, qui impose 30 % de femmes dans les Comex d’ici 2026 et 40 % d’ici 2029, accélère la dynamique, passant d’une simple « addition de chaises » à un véritable remplacement de certains postes masculins. Cependant, des défis subsistent : la promotion des femmes aux postes clés reste trop lente, et certaines entreprises peinent à mobiliser leur vivier de talents féminins. Conclusion Si la féminisation progresse, elle est encore loin d’être pleinement intégrée dans la culture des grandes entreprises françaises. La mise en œuvre des quotas, bien que parfois critiquée, s’avère un levier essentiel pour briser le plafond de verre et promouvoir une gouvernance plus représentative et performante.
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